Claudio PESCAROLLO : 0494 / 908 732 ecolosambreville@yahoo.com
Comme chaque année, ECOLO-Sambreville porte un regard critique sur l’(in)action de la majorité absolue socialiste de Sambreville.

Cette année encore, pour la quatrième année consécutive, ECOLO-Sambreville a analysé différents domaines problématiques :

  1. Une gouvernance chaotique marquée par le départ du premier échevin poussé à la sortie, par l’inaction des autres échevins, par le mensonge du président du CPAS, et bien entendu par la condamnation définitive de notre bourgmestre
  2. Une action sociale mettant à mal le maintien à domicile des personnes âgées et la remise à l’emploi des articles 60
  3. Un développement de notre Cité laissant la part belle aux promoteurs privés et à la bétonisation, mais également à des routes et des trottoirs maintenus dans un état incroyablement désastreux. La possibilité de développer un projet de maraîchage à Velaine au lieu d’y développer des logements à tout prix, et le travail d’évaluation des économies d’énergie suite à la signature de la convention des Maires qui reste un leurre : impossible d’obtenir cette évaluation chiffrée. L’écosocialisme à Sambreville est un leurre.
  4. Une mobilité très difficile, laissant peu de place à la mobilité douce et une légende, celle des belles routes et des beaux trottoirs
  5. Les finances communales dans le rouge, objectivement, avec des budgets toujours en boni, mais des comptes en mali.

Voyons comment nous expliquons ces divers points.

1. Gouvernance partisane, luttes intestines au sein du PS de Sambreville et secousse judiciaire …

Une gouvernance chaotique marquée par le départ du premier échevin, par l’inaction des autres échevins, par un mensonge du président du CPAS et bien entendu par la condamnation de notre bourgmestre pour des faits de mœurs : annus horribilis à Sambreville…

Nous ne pouvons en effet parler de bonne gouvernance quand le premier citoyen de Sambreville n’applique pas pour lui-même le devoir d’exemplarité auquel nous sommes tous tenus. Qu’en tant que chef de la police, M. Luperto ne comprenne pas pourquoi il n’est plus éthique de garder ce poste. Oui, c’est vrai, les faits sont d’ordre privé, et alors ? Nous parlons ici de faits de mœurs. À la fin de cette saga, nous sommes choqués et en colère du déni complet de M. Luperto quant à la gravité des faits pour lesquels il a été condamné.

M. Luperto a des failles et des faiblesses comme tout un chacun, et cela, nous ne le jugeons pas, mais son attitude hautaine envers la justice, le manque d’empathie pour le jeune garçon qui est la véritable victime de cette affaire, le secret de plus de 10 mois entourant la décision de la cour européenne, le manque d’égard envers nous tous, sambrevilloises et sambrevillois, qui subissons les quolibets depuis tant d’années, tout cela, nous le jugeons.

Nous nous posons aussi des questions quant aux valeurs défendues par les partis politiques. Où placer le curseur pour le choix de leurs candidats ?

Sous prétexte d’être un gros-porteur de voix, l’individu bénéficie de l’impunité, de la protection absolue ?

À l’heure où la confiance envers le monde politique est plus qu’émoussée, ces réactions ou plutôt le manque de réaction forte ne fait que confirmer aux yeux des citoyens et des nôtres que la confiance n’est plus.

2. L’action sociale de moins en moins au chevet des plus fragiles

 

  • La politique des articles 60

Les articles 60 sont un dispositif permettant à des personnes ayant perdu leurs droits au chômage d’être engagées par un contrat de travail par le CPAS le temps (en fonction de l’âge de la personne) de retrouver leurs droits. La logique veut que ce temps de travail corresponde à un nouvel apprentissage et à une nouvelle expérience qui devraient déboucher sur un contrat de travail stable.

À Sambreville, la politique consiste à placer ces personnes essentiellement dans des institutions publiques comme les services communaux, la Maison de Repos, l’hôpital d’Auvelais et le CHR de Namur ( ! ) le temps nécessaire pour retrouver leur droit au chômage.

Un cercle vicieux s’installe :

  • La personne passe de la perte du statut de chômeur rémunéré à un statut d’article 60 avant de récupérer son statut de chômeur. Mais l’emploi à la clé n’existe que trop rarement.
  • En fait, l’utilité du système tient au fait que des institutions publiques ont de la main d’œuvre à bon marché, interchangeable, au lieu de stabiliser des personnes dans des emplois stables qui leur redonnent de la dignité et un revenu.
  • ECOLO-Sambreville demande que ces personnes puissent travailler dans des entreprises qui pourront pérenniser leur emploi lorsque la période d’article 60 sera terminée. Elles existent et n’attendent que la possibilité de collaborer avec le CPAS depuis longtemps.

 

  • L’arrêt brutal du service de garde-malades à domicile

Le président du CPAS, M. Maniscalco a laissé croire que la fermeture du service était conditionnée par l’octroi des aides « Oxygène ». Mensonge. Cela est complètement faux. Cela résulte uniquement d’une décision du CPAS. Avec les conséquences désastreuses pour les bénéficiaires qui pourront continuer à avoir l’intervention des aides familiales en semaine, mais plus personne le week-end !

Lorsqu’on prône de maintenir à domicile le plus longtemps possible des personnes âgées, voici une marche arrière (que le personnel ne comprend pas par ailleurs) qui donnerait une autre signification au CPAS de Sambreville : Centre Public d’Abandon Social.

En réalité, M. Maniscalco va favoriser durant les week-ends l’intervention de personnes non formées, qui ne travailleront pas toujours avec un contrat les protégeant, car comme nous l’a confirmé une travailleuse sociale d’un autre service d’aides familiales de la Province : deux services d’AF différents ne peuvent pas intervenir chez une même personne.

3. Le développement de notre Cité

 

  • Bétonisation des centres-villes

Les catastrophes naturelles de ces dernières années nous prouvent que dompter n’est pas une option. Sambreville en a fait l’amère expérience lors des inondations de juillet 2021.

Si la construction de la ville sur la ville est une nécessité pour éviter l’étalement urbain, cette politique doit s’accompagner d’une verdurisation des espaces urbanisés. En effet, la bétonisation augmente la température, et le fait de vivre dans des appartements, souvent sans jardin, renforce le sentiment d’étouffement. Les villes sont donc pleinement touchées par le réchauffement climatique. Pour ECOLO-Sambreville, elles doivent changer leur vision de l’architecture et de l’aménagement du territoire, elles n’ont pas le choix. À Sambreville, rien de tout ça n’est pris en compte, les arbres (certes parfois malades) sont abattus sans qu’un renouvellement ne soit prévu. Par ailleurs, aucune réflexion sur le sujet n’est à l’ordre du jour, la commission végétalisation mise en place n’étant plus convoquée.

 

  • Un bel exemple à Velaine sur Sambre avec l’utilisation des terrains de foot.

Il existe un bel espace vert à Velaine S/S, un terrain de foot sur lequel ne court jamais aucun joueur. Les riverains sont atterrés de voir qu’un tel espace est laissé vacant alors que les projets fourmillent. Des riverains ont d’ailleurs proposé il y a quelques mois d’y placer un potager partagé, car le quartier est réellement en demande. Nous pourrions penser qu’au vu de la mise en avant des projets participatifs, de tels projets seraient soutenus par la majorité en place. Il n’en est rien et ce projet s’est vu balayé d’un revers de la main. Il y aurait pourtant la possibilité d’y développer un projet ambitieux de maraîchage promouvant les circuits courts, des produits de qualité et de développer de l’emploi.

 

  • Économies d’énergie.

En septembre, Sambreville a renouvelé la charte de la convention des Maires.

La convention des Maires a 3 objectifs :

  • Atteindre et dépasser les objectifs européens de réduction des émissions de CO2 (- 40 % à l’horizon 2030), grâce à l’amélioration de l’efficacité énergétique ;
  • Développer des énergies renouvelables sur leur territoire ;
  • Réaliser une évaluation de la vulnérabilité du territoire communal aux changements climatiques et proposer des mesures d’adaptation à ces changements climatiques.

 

ECOLO-Sambreville est évidemment favorable au renouvellement de cette convention, mais aimerait avoir l’assurance que ce renouvellement n’équivaut pas à un leurre. (greenwashing)

Plusieurs éléments nous font craindre le pire :

  • Le bâtiment administratif communal où il est impossible de régler la température étant donné la vétusté de l’installation !
  • Le coordinateur POLLEC (Politique Locale Energie Climat) que la commune avait mis 2 ans à dénicher qui est parti après seulement quelques mois, convaincu que rien n’est possible parce qu’il n’y a pas de volonté politique à Sambreville.
  • Le refus de l’installation d’éoliennes sur le territoire alors qu’une recette (taxe) est prévue dans le plan Oxygène.

 Échaudé, ECOLO-Sambreville demande une évaluation des économies déjà réalisées et des prévisions programmées et chiffrées. Et là, le Collège est dans l’impossibilité de répondre !

4. Mobilité : tout à la voiture et abandon des villages périphériques.

Qu’on se déplace à pied, à vélo ou en voiture, la mobilité à Sambreville s’apparente plus à un parcours du combattant qu’à une promenade de santé !

Certes, le plan de mobilité doit être prochainement adapté, mais la politique menée par la majorité jusqu’à présent ne nous incite pas à de l’optimisme. La voiture reste reine et les infrastructures laissent peu d’alternatives crédibles pour les déplacements. Il y a bien sûr deux gares et des lignes de bus, mais il manque des pistes cyclables sécurisées, des parkings sécurisés pour vélos, des bornes électriques, des stations de voitures partagées, des sentiers et des trottoirs entretenus…

Une série d’infrastructures qui permettraient aux sambrevillois et sambrevilloises de faire d’autres choix pour leurs déplacements.

Sachant qu’une partie de plus en plus importante de la population souhaite une mobilité plus douce et une circulation apaisée dans les quartiers, le 23 septembre dernier, ECOLO-Sambreville a organisé une conférence pour présenter une vision alternative de la mobilité à Sambreville (réalisation entre autres d’une boucle favorisant les déplacements pour les usagers les plus faibles des communes périphériques avec les 2 centres)

Par ailleurs, si la voiture est reine, elle doit se mouvoir sur une infrastructure routière dégradée. C’est particulièrement vrai dans les villages périphériques. Le manque d’investissements a laissé nos routes dans un état de délabrement plus qu’avancé. ECOLO-Sambreville est outré de voir à quel point nos villages sont laissés pour compte. Les rénovations sont minimes et il y a plus de retouches que de vraies remises à neuf.

Le « raclage/pause » est à la mode, mais il n’est pas toujours possible au vu de la vétusté de certaines rues. La rénovation de celles-ci se retrouve alors repoussée de budget en budget pour presque devenir une légende.

5. Finances : à l’ordinaire : budgets en boni et comptes en mali et à l’extraordinaire : budgets gonflés et comptes contractés.

On constate que comme pour le réchauffement climatique les années en mali se reproduisent de plus en plus régulièrement. (2014, 2015, 2018, 2020 et 2021) Et 2022 ne fera pas exception à la règle. 

En résumé, la commune mange ses réserves.

Cette dégradation s’est accentuée ces dernières années suite aux différentes crises que nous avons subies, mais la tendance était déjà négative.

Cette année, Sambreville a décidé de recourir au « plan Oxygène » proposé par la Région Wallonne lui permettant d’emprunter pendant 5 ans pour faire face à l’explosion des coûts, essentiellement dû à la charge des pensions, aux zones de police et des zones de secours, et à la dotation aux CPAS.

ECOLO-Sambreville a accepté cette possibilité pour éviter l’impasse budgétaire, mais demande en contrepartie que la commune se penche sur les moyens dont elle dispose car :

  1. s’il n’y a pas d’intérêt pendant 15 ans et que le capital remboursé ne s’élève qu’à 85% l’endettement de la commune augmente.
  2. la dette engendrée par le plan Oxygène est reportée sur la prochaine législature et donc la nouvelle majorité, et sur les générations futures.

Après 2026, les services rendus à la population seront-ils pérennisés ?

Y-aura-t-il des risques pour l’emploi (para) communal ?

En conclusion, la majorité se masque le visage en mettant la plupart des problèmes sur le compte des crises. Mais c’est l’immobilité du Collège Communal qui explique la vitesse d’escargot des réformes attendues et des travaux espérés. La politique menée par la majorité est porteuse de risques financiers majeurs à moyen terme.
Cela aura sans aucun doute des répercussions tant en termes de taxation future que de pertes d’emploi.

Pour ces raisons, la cote accordée cette année sera de 2/10.

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